Quand se termine une photographie ?

Cours de photographie numérique : Interventions essentielles après le déclenchement
On pourrait répondre très simplement : immédiatement après le déclanchement de l’obturateur.
C'est vrai, mais seulement pour les amateurs qui ne connaissent pas les opérations qui peuvent suivre la prise de vue. Les amateurs moins experts jugent une telle affirmation particulièrement vraie pour les appareils photo numériques qui immédiatement nous montrent les résultats de notre travail.

En réalité, l'image se termine quand elle est prête à être montrée.

Qu’on parle de photographie argentique ou numérique, dès le « clic » nous avons seulement enregistré les informations qui seront ensuite utilisées pour réaliser l’image accomplie, prête à être utilisée pour sa reproduction.
Les étapes qui suivent la prise de vue diffèrent en raison des différents supports d'enregistrement et, par conséquent, il faut examiner les différentes opérations auxquelles l'image enregistrée sera soumise.

Les opérations peuvent être distinctes selon leur but.

  1. formation de l'image :

    Un appareil photo numérique nous donne un ficher ( via le capteur, processeur et un logiciel), qui est l'image à imprimer par un laboratoire : il y a aussi des caméras qui peuvent être connectés à une imprimante à domicile pour l'impression immédiate des images enregistrées.

    La situation est différente pour le film. Ceci doit être remis à un laboratoire qui devra l'élaborer afin que sur le film puisse paraître une «image ». Avant l'opération, le film, bien que il contienne toutes les informations, ne fournit pas une image visible.

    Voyons brièvement l'importance de cette phase.

    Développement : il influence la densité du négatif et le contraste qui peuvent irrémédiablement changer la photo. Il faut clarifier le fait que plus dense (sombre) est le négatif plus claire sera l’impression et vice-versa.

    La modification de la température du bain de développement et /ou sa durée, peuvent également modifier la sensibilité du film et la visibilité du «grain»

    Parfois, cet effet est particulièrement recherché. Ceci sans oublier de préciser qu' il y a une grande possibilité d’intervention modifiant le temps. d’ exposition du papier à imprimer. Ces interventions avec le numérique sont, de règle, effectuées en postproduction grâce au logiciel de retouche photo. Néanmoins, l'impression garde la possibilité ou le risque de altérer le résultat souhaité.

    Le coupage

    "Couper" une "image veut dire changer le cadrage d’une photo pendant l’impression.

    Le recadrage est une possibilité d'un grand intérêt pour tous ceux qui souhaitent obtenir pour leurs images une composition très soignée.

    L’étude du recadrage est normalement effectué grâce à deux retailles de papier ou de carton coupés en L qui, posés sur une reproduction complète de l'image consentent d’étudier le cadre complet et , en le masquant, d’établir le cadrage le plus satisfaisant.

    On peut le faire sur une impression provisoire ou même su l’écran de l’ordinateur .

    Cette technique permet d’examiner une grande quantité de «coupages » possibles et enfin de choisir ce qu’on veut imprimer.
    Une autre possibilité, en utilisant un logiciel pour le retouche, consiste en sélectionner l’image, pour délimiter un différent cadrage et après varier la sélection jusqu’à obtenir le cadrage préféré. Pour montrer le cadrage au laboratoire chargé de l’impression, si vous avez travaillé à l’ordinateur, il suffira lui donner une copie du fiché de l’image recadrée.
    Si on a travaillé sur une impression, évidemment, il faut marquer sur l’image le cadrage voulu.

    Il est aussi indispensable de donner au laboratoire des indications sur le rendu en termes de couleur, éclairage, contraste, etc..

    Bref : il est toujours préférable d’ obtenir une impression provisoire et ensuite donner vos indications au laboratoire pour obtenir une image correspondant à vos intentions. En effet, en tout cas, il est toujours préférable d'obtenir une impression d'essai avant de commissionner l'image définitive.

    Ceci pour deux raisons

    1. contrôler le cadrage;

    2. contrôler que le rendu des nuances et des couleurs soit le même de l'impression réalisée comme essai .

      Rappelez : il n’y a aucun laboratoire qui peut obtenir deux images égales s'il n'est pas fourni d’une référence à l'original: soit-elle en noir et blanc ou en couleur. Bien entendu, ce qu’on vient de souligner est important si vous prenez une photo « importante » ou avec l'intention d'en obtenir un agrandissement. Dans ces cas il est préférable, au moment de la prise de vue, éviter un cadrage trop précis : il est mieux un cadre un peu plus large qui consent des ajustements successifs.

  2. L'image imprimée

    L’impression, en quelque mesure, peut, après le moment du déclanchement, modifier le rendu de la couleur, du contraste, de l'exposition et, comme nous l'avons vu ci-dessus , même varier le cadrage.
    Il n'est pas rare que les couleurs soient modifiées, les images surexposées ou sous-exposée pendant l’impression. Un cas typique : vous avez des photos prises en contre-jour. Même si vous avez diligemment augmentée l'exposition de deux "EV" pour obtenir un rendu correcte de l’avant-plan, l’impression fournie par le laboratoire sera une image où le visage de la personne est «illisible »,: complètement « bouchée », avec un fond parfaitement reproduit. C'est parce que, lors de l'impression, le temps d'exposition a été réduit à cause de l'influence de l'arrière-plan très éclairé.

    Mais l'influence du processus d'impression peut être utilisé avec succès pour un travail professionnel, afin de corriger une dominante résiduelle, des autres imperfections ou modifier des éléments tels que le contraste et/ou l'exposition.
    Un travail qui peut être effectué pour les images argentiques seulement par un laboratoire professionnel. Pour le les numériques il est toujours préférable le réaliser nous-mêmes à l'ordinateur.

  3. traitement dans la chambre noire (ou claire ) :

    Il comprend une gamme d'interventions qui vont au-delà de la correction des erreurs résiduelles.

    La possibilité d'intervention et les techniques sont différentes selon qu'on parle de film noir et blanc, film en couleur ou d’ images numériques.

    Étant donné que tout ce qui peut être fait avec le film vous pouvez le faire avec le numérique, nous voyons les principaux types d'intervention qui sont, ou devrions-nous dire, ont été pratiquées aussi dans la photographie traditionnelle :

    • Changement de l'exposition globale: vous pouvez le faire sur l'image plus ou moins foncées en augmentant ou en diminuant le temps d'exposition lors de l'impression;

    • Eclaircir des zones ou des éléments de l'image en les masquant ou les assombrir en prolongeant leur exposition en masquant tout autre élément. C’ est une possibilité, pour le film, pratiquement limitée à des photographies en noir et blanc : pour les images en couleur cette technique peut être utilisée seulement pour créer des effets spéciaux.

    • Augmenter ou diminuer le contraste : pour le film, on peut utiliser de différents papiers photographiques, des filtres, des bains particuliers ou modifier la température des bains de développement ou, enfin, le temps d'exposition et / ou de développement du papier.

    • Effet lithographie : maintenant on peut assez facilement réaliser des image numériques caractérisées par des autres effets spéciaux : dessin, peinture, etc.

    • Modification des couleurs : avec le film on pouvait utiliser des filtres au moment de la prise de vue ou de l’impression. L’ordinateur permet de varier toutes les couleurs d’ une image numérique ou d’ aucuns des ses éléments.

    • Virage : variation de la tonalité d’une image. Déjà pratiqué dans la photographie traditionnelle. Le but est de réaliser une image d’une seule couleur : sépia, vert, bleu etc. Aujourd'hui, avec les techniques de retouche numérique, l'effet de « virage » est à la portée de tous.

    • Solarisation : une inversion partielle ou totale des densités d'une image qui intervient après une très forte surexposition au moment du tirage. Ce phénomène est également connu sous le nom d'effet Sabatier. Une visualisation qui met en évidence les contours essentiellement donnant une impression de dédoublement. Cet effet est réalisé par une technique différente en cas d'images numériques.

    • Effet High-Key ou Low-Key : le premier consiste en produire une photo dont la tonalité générale se trouve dans les valeurs claires. La photo low-key est caractérisée par une visibilité uniquement des éléments plus clairs de l'image, contrairement au high-key qui en est l'inverse.

    • Couleurs déterminées par la densité du film développé : les zones ayant un densité similaire auront la même couleur. Le même effet peut être facilement réalisé à l’ordinateur pour les images numériques obtenues par une caméra numérique ou après la numérisation d’un film ou d’une impression.

    • Photomontages : assemblage de plusieurs photos ou des éléments de photos différentes pour en obtenir une image à imitation du réel.

    Aujourd'hui, avec des images numériques, toutes les possibilités qu’on vient d’illustrer sont considérablement facilitées.

    Les logiciels d'édition, même les plus simples, donnent une grande marge d'intervention: exposition, netteté, couleur.

    Les possibilités de manipulation sont si augmentées que d’une image on peut en tirer, pratiquement, un nombre presque infini, limité seulement par l'imagination et les compétences techniques de celui qui travaille.

    L'image numérique a considérablement élargi et simplifié ces possibilités.

    Bien que on suggère la consultation de textes appropriés pour l'étude de ces techniques, ci-dessous sont mentionnées quelques-unes des principales interventions qui peuvent être facilement réalisées pour améliorer les images numériques.

    On a utilisé le terme améliorer pour préciser que les interventions suivantes ne concernent que celles visant à corriger des erreurs dues au photographe lors de la prise de vue ou à des limitations techniques des moyens à sa disposition.

    1. modification de l'exposition ( de toute l'image ou partielle )

    2. changement du contraste (de toute l'image ou partielle )

    3. augmentation ou diminution de la netteté (de toute ou partielle)

    4. correction d’une coloration dominante (généralement due à la lumière qui éclaire la scène ou reflétée par quelque chose)

    5. rotation partielle de l'image (pour corriger des cadrages inclinés)

    6. correction de la perspective (distorsion présente en chaque prise de vue effectuée du bas vers le haut)

    7. suppression du rouge dans les yeux

    La liste n'est certainement pas exhaustive mais comprend ceux qui sont les défauts les plus fréquents.

    Il est à noter qu'il n'y a pas de « frontières » réelles entre les interventions correctives et la manipulation.

    En général, on pourrait dire qu’on peut définir corrections toute intervention ayant seulement le but de corriger des erreurs, sans affecter le rendu «réaliste» la scène.

    Cette catégorie comprend également la correction du cadrage et de la perspective : cette dernière pouvait bien être évitée si on avait un appareil équipé d’un dispositif (trop cher) qui permet à l'objectif la décentralisation et le basculement.

    Toutefois, qu’est-ce qu’ un rendu réaliste? La réalité n'est pas objective si nous voulons exprimer nos émotions.

    Déjà le fait de choisir un cadrage comporte l’exclusion d’autres choses ou personnes qui étaient là. Des éléments qui étaient également présents et visibles et qu’ on a décidé « d’ exclure » .

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